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Elisabeth, fille de Thérèse d'Avila
Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix

Ecrit par les Soeurs Carmélites Déchaussées
Carmel – Dijon


Elisabeth de la Trinité aimait particulièrement fêter « ma sainte Mère Thérèse que l'Eglise proclame 'victime de charité' », celle qu'elle priait pour « devenir une sainte carmélite »

La rencontre
Le jour de sa première communion, Elisabeth reçoit de la prieure du Carmel une image représentant Sainte Thérèse d’Avila avec quelques citations au verso. Mais la véritable découverte de Thérèse, Elisabeth la doit à sa mère. Vers l’âge de 14 ans, alors qu’elle se consacre entièrement à Jésus dans son cœur et se sent attirée vers le Carmel, elle lit le petit carnet de sa maman où celle-ci avait copié des passages de la Sainte Mère. Les maximes qu’Elisabeth copie à son tour le plus souvent sont « Dieu seul suffit » et « Ou souffrir, ou mourir ». Ces paroles accompagneront sa prière et sa vie: Elisabeth regarde Jésus sur la Croix, s’émerveille de son amour et veut tout partager avec Lui.

A 18 ans, elle découvre le Chemin de Perfection et devient alors disciple de Thérèse en assimilant l’essentiel de son enseignement.

* L’oraison: Elisabeth se sent rejointe dans son expérience profonde et personnelle, « C’est Dieu qui fait tout ». Elle goûte déjà la grâce de la contemplation.
* Le détachement: avec une détermination combative, elle est prête à tout supporter, notamment l’opposition farouche de sa mère à son entrée au Carmel. « Je vous immole ma volonté » confie-t-elle dans son Journal.
* L’amitié: Elisabeth possède une grande délicatesse de cœur qui désire le bonheur de l’autre. « Je ne te vois pas, mais je t'aime pour toi, et j'aime mieux ta joie que la mienne », écrit-elle à sa maman qui souffre de l’éloignement de sa fille maintenant au carmel.

Les traits communs
* une riche humanité et une affectivité débordante Cependant une Présence intérieure les garde libres. « Le Christ, lorsque je le vis, imprima en moi son immense beauté… il me suffit de me rappeler un petit peu ce Seigneur pour retrouver ma liberté » affirme Thérèse. « La petite carmélite est bien fatiguée et son cœur ne pouvait rester silencieux; elle vous l'envoie tout entier, tout débordant de tendresse» peut écrire Elisabeth, presque à la fin de sa vie, à une amie de sa maman.

* une grande force de volonté Depuis toute petite Thérèse montre une détermination bien résolue, « Je veux voir Dieu » et Elisabeth reprend souvent le verbe employée par la Mère : « Je veux passer ma vie… », mais sans volontarisme. C’est pour l’amour de Jésus qu’elles agissent.

* un goût marqué pour l’infini de Dieu Toutes deux ressentent un vif attrait pour ce qui est grand. « O ma sagesse infinie, et ma sagesse infinie, sans mesure, sans bornes! … O amour, qui m’aimes plus que je puis m’aimer, plus que je puis comprendre! » s’écrie Thérèse tandis qu’Elisabeth confie: « Je vis dans l'amour, je m'y plonge, je m'y perds: c'est l'infini, cet infini dont mon âme est affamée ». Toutes deux ont conscience du temps éphémère alors que Dieu est l’Eternel:

« Tout passe, Dieu ne change jamais, La patience vient à bout de tout, A qui possède Dieu, rien ne manque. »

Paroles de Thérèse souvent recopiées par Elisabeth et reprises à son compte: « Lui, Il est l'immuable, Celui qui ne change jamais: Il t'aime aujourd'hui, comme Il t'aimait hier, comme Il t'aimera demain ».

Devenir carmélite à la suite de Thérèse
Au Carmel Thérèse est vraiment comme une mère qui a accompagné Elisabeth toute sa vie: plus que par des lectures, c’est son esprit qui s’est imprimé dans ses entrailles. La jeune carmélite épouse dès lors les sentiments brûlants de la Madre et sa mystique sponsale: la passion pour le Christ et l’amour de l’Eglise; la soif de la rencontre du Bien-Aimé; l’oubli de soi pour la charité fraternelle au quotidien; le désir de la gloire de Dieu.

« Je suis fille de l’Eglise » affirme Thérèse au soir de sa vie et Elisabeth se reconnaît bien là: « O Amour, Amour, épuise toute ma substance pour ta gloire! Qu'elle se distille goutte à goutte pour ton Eglise! ». Accueillant au ciel une Elisabeth consumée par l’amour, la sainte Mère Thérèse pouvait reconnaître sa fille. Et celle-ci pouvait redire ce que la postulante avait déclaré dès ses premiers pas au Carmel:

« La sainte que je préfère? Notre sainte Mère Thérèse parce qu’elle mourut d’amour. »

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